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partageait avec eux le mépris attaché à cette condition. Or, comment les esclaves étaient-ils traités ? Comment les considérait-on dans l’antiquité ?

Chez les Hébreux et les peuples contemporains, on recommandait la douceur à leur égard, et il était défendu de les châtier avec trop de rigueur. Etait puni de la peine des homicides, celui qui tuait son esclave[1]. Les Egyptiens condamnaient aussi sévèrement celui qui tuait un homme libre ou un esclave[2]. Pour rappeler les maîtres à des sentiments d’humanité, et en même temps pour adoucir le sort des esclaves, on avait établi, même avant le temps de Cyrus, une fête où ils étaient pendant cinq jours servis par leurs maîtres, mangeaient et se divertissaient avec eux[3]. Les Grecs, quoiqu’ils eussent l’orgueilleuse prétention de se croire seuls nés pour la liberté[4], avaient cependant, dans les temps les plus reculés, une loi semblable à celle des Egyptiens[5]. A. Athènes, les esclaves trop durement traités, pouvaient demander à être vendus à d’autres maîtres[6], et Démosthène nous apprend que plusieurs Athéniens furent punis de mort pour avoir maltraité injustement leurs esclaves[7].

  1. Exod. xxi. v. 20. Job. XXXI. v. 13,14, 18.
  2. Diod. 1. 5. p. 88.
  3. Herod. i. Strab. xi.
  4. Aristot. Pol. ch. i.
  5. Eurip. Hécub. v. 291.
  6. Athen. vi. 19.
  7. Demost. orat. cont. med.