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échanges excitèrent la cupidité des Portugais. Alors de toutes les parties de l’intérieur de l’Afrique, arrivèrent des tribus qui, outre de l’or, de l’ivoire emmenèrent des esclaves : de là naquit la traite des nègres chez les Portugais[1]. Plus tard, les Espagnols, poussés par l’appât du gain, entreprirent à leur tour ce commerce. Les esclaves étaient généralement conduits à Séville, où ils formaient un quartier à part, et l’un d’eux fut nommé juge des nègres et des mulâtres de cette ville. Ils n’y demeuraient pas tous : une partie était transportée à Madère et aux Canaries, découvertes en 1420, et là ils étaient employés à la culture de la canne à sucre. Voilà donc comment se révéla à l’Europe cette Afrique si longtemps oubliée des peuples occidentaux. Il faut l’avouer, c’était sous de bien malheureuses auspices !

La fièvre des découvertes s’était emparée de tous les esprits. Chacun, sur des données plus ou moins incertaines, bâtissait un système, et rêvait des terres nouvelles à explorer. Tel qui partait pour la recherche d’une contrée, en découvrait une autre, ou, ce qui arrivait plus fréquemment, périssait victime de son imprudence et de sa témérité. Colomb découvrit enfin, en 1492, un nouveau monde. Les mauvais traitements des Espagnols, et surtout

  1. Ritter, Géograph. génér, et comp. t. 2. p. 34.