Page:Linstant de Pradine - Nos fils, ou de la Néotocratie en Haïti.djvu/26

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l’intérêt de 6 p 1OO payé régulièrement chaque année et non capitalisé, autrement ce ne serait plus 340 piastres, mais bien 744 que la caisse publique aurait eu à rembourser.

Oh ! délivrez-nous,, Seigneur, des demi-savants, des jongleurs politiques et financiers, des gens qui parlent ab hoc et ab hac de tout et le reste !

Mais comment se fait-il qu’un premier emprunt de 3 millions de piastres, contracté en août 1874, à un intérêt nominal de 32 p. 100, mais en réalité a 60, 62 p» 100 au moyen des transactions sur les bons du trésor, bons compensables et autres effets, n’ait soulevé aucune objection, tandis que le second, contracté à 15 p. 100 net d’intérêt par an, avec amortissement — ce qui allège chaque année les charges de l’État — n’ait rencontré qu’anathème ? L’intérêt de 32, 60 , 62 p, 100 serait-il, aux yeux de nos calculateurs, moindre que celui de 15 p. 100 ? Pourquoi pas ? N a-t-on pas vu, en juin 1859, un ministre des finances mettre en adjudication, au Port-au-Prince, les cafés du 5° de l’Etat, et préférer 45 francs les cent livres, à 51 francs qui lui en avaient été offerts ? Ne pourrait-on pas, au besoin, citer d’autres exemples plus récents de cette arithmétique originale ?

Est-ce le capital de 50 millions qui cause cette terreur ! Voyons :

En 1825, Boyer s’engage à payer à la France 125 millions d’indemnité, réduite plus tard à 60 millions ; il emprunte de la maison Lafitte 25 millions pour en payer le premier terme. Il est renversé du pouvoir, laissant dans le trésor du Port-au-Prince, 1,200 mille piastres, ou 6 millions 400 mille francs ; aussi le (axait-on d’avarice :