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TROISIÈME LETTRE


Paris, le 22 mai 1876.


Aux mêmes



MESSIEURS,


Je reviens, ainsi que je vous l'avais promis, au Décret du 27 avril 1876, qui me « met en accusation, saisit et met provisoirement sous séquestre mes biens tant meubles qu’immeubles pour faits de détournements des deniers publics

Je m’efforcerai d’apporter dans celte lettre la même modération de langage que j’ai mise dans celles que je vous ai précédemment adressées. C’est une nouvelle épreuve à laquelle je soumettrai ma patience, car mille suppositions ont traversé mon esprit à la lecture de cet acte inique ; et, je le confesse, aucune d’elles n’a été favorable à l’intention qui y perce, ni au sentiment dont les auteurs se sont inspirés en le rédigeant.

Détournements des deniers publics !... Mais comment la plume ne vous est-elle pas tombée des mains lorsque vous écriviez ces mots malheureux qui hurlent de se trouver accolés à mon nom ?

Détournements des deniers publics ! .. De quelle langue malencontreuse vous servez-vous donc, Messieurs, pour exprimer votre pensée ? Pour détourner les deniers publics, il faut tout au moins les avoir eus à sa disposition, en avoir eu le maniement , le dépôt, l’emploi comme