parc. Nous embarquerons sans doute ce soir à la gare voisine.
L’angoisse, qui m’a étreint ce matin, lorsque j’ai vu que l’ennemi dévalait derrière nous, ne s’est pas desserrée. Nous allons embarquer, laisser à l’envahisseur la route libre ? Ne va-t-il pas envelopper les troupes qui opèrent en Belgique et celles qui avancent en Alsace ?… Mais les Français sont-ils encore en Belgique et en Alsace ?… Ah ! savoir la vérité, quelle qu’elle soit !
Les hommes sont hargneux, ce soir. Personne ne veut faire les corvées. Déprez rencontre chez tous la même mauvaise volonté, la même inertie.
— Tuvache, à l’eau !
— J’y suis déjà allé hier… Il y a plus d’un kilomètre à faire… C’est toujours les mêmes qui font les corvées.
— Et toi, Laillé, y es-tu allé hier ?
— Non…
— Alors, Laillé, à l’eau !
— Ah ! là… là !…
— Je ne te demande pas ton avis…
— Il y en a qui ne font jamais rien…
— Je te dis d’aller à l’eau.
— Au moins, tu ne me commanderas pas autre chose après ?
— Non.
Laillé, un seau en toile au bout de chaque bras,