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Page:Lintier - Ma pièce, 1917.djvu/215

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tatoué aux poignets et aux genoux. Il veut savoir s’il porte une culotte sous sa jupe. L’autre ne comprend pas et rit.

— Vrai, déclare Millon, tu aurais tes cheveux sur le dos et un peu moins de poil aux pattes, avec ta jupette on te prendrait pour une gosse de dix à douze ans.


Nous débarquons à Pantin. À part les inscriptions sur les panneaux de bois ou sur les rideaux de tôle des boutiques : « Le patron est à la guerre », ou, en lettres hautes d’un pied : « Maison française », à part les placards de mobilisation aux drapeaux déjà ternis, Pantin a son aspect accoutumé des dimanches d’été.

Sur le trottoir et sur la chaussée grouille un peuple de femmes en toilettes claires, bien corsetées, cambrées comme seules le sont les Parisiennes, des militaires de toutes armes qui déambulent au petit pas de promenade. Un territorial passe entre une femme, à qui il donne le bras, et un marmot qu’il conduit par la main.

On se demande si l’ennemi est vraiment aux portes !


À Rosny-sous-Bois, nous allons cantonner sur un plateau qui domine d’un côté la ville et de l’autre la plaine de Brie, aux lignes pauvres et