Aller au contenu

Page:Lintilhac - Lesage, 1893.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PREMIÈRE PARTIE
L’ŒUVRE

CHAPITRE I

SES TROIS MANIÈRES — PÉRIODE DE TATONNEMENTS

En cherchant à mesurer l’originalité de Lesage dans la suite de ses œuvres, nous avons été frappé de la voir croître et s’avancer vers sa plénitude, d’un mouvement régulier, sagement accéléré, qui offre, dans ses romans et dans son théâtre, un piquant parallélisme. Des Lettres d’Aristénète à Don César Ursin, ses œuvres sont des traductions de plus en plus libres. Avec la pièce de Crispin rival de son maître et le roman du Diable boiteux donnés coup sur coup et la même année, il n’emprunte plus guère que leurs cadres à ses modèles et il les remplit à sa guise ; il adapte comme on dit aujourd’hui. Enfin il donne l’essor à toute son originalité, au théâtre comme dans le roman, avec Turcaret et Gil Blas.

Qu’il fasse ensuite du métier, comme dit Sainte--