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AUTOUR D’UNE AUBERGE

sentez-vous pas que vous êtes coupables en voulant conserver au milieu de vous la cause directe de votre ruine ? Vous devez, parce que vous êtes faibles, vous en éloigner, et l’éloigner de vos enfants. Rappelez-vous ce proverbe si souvent vrai : « Qui a bu boira. » Déjà, vous avez pris la résolution de ne plus fréquenter l’auberge, et cependant vous êtes retombés à quelque temps de là. Que faut-il conclure ? Que le temps est venu pour vous de vous liguer avec ceux qui veulent votre bonheur temporel et éternel.

« Vous devez cela à vos enfants. Rappelez-vous cet autre proverbe : « Tel père, tel fils. » Un père ivrogne fera de son fils, dans la plupart des cas, un ivrogne comme lui. Malheur ! mille fois malheur aux pères de famille adonnés à la boisson ! Honte à ces hommes, à ces êtres sans entrailles qui refusent à leurs enfants un morceau de pain pour avoir l’abominable plaisir de boire !

« Qui dira les larmes que l’auberge a fait répandre à nos bonnes mères de familles ? Que de nuits sans sommeil, passées dans l’inquiétude, pour attendre le mari qui ne vient pas !

« Je fais appel encore à la jeunesse de cette paroisse. Jeunes hommes qui entrez dans la vie, qui voulez vous établir bientôt, voulez-vous être heureux ? Fuyez les auberges et les compagnons qui vous y conduiraient. Écoutez la voix de celui qui aime le plus vos âmes : la