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AUTOUR D’UNE AUBERGE

Alors s’engagea une discussion qui mérite d’être rapportée ici.

Grinchu, en colère, revint à la charge.

— C’est une nécessité qui s’impose pour le bien de la paroisse ! Il nous faut une auberge : les Conseillers qui s’y opposent font œuvre de mauvais citoyens.

Sur ces paroles, M. de Verneuil reprit :

— L’intérêt bien compris des paroissiens demande qu’on refuse toute tentative de cette nature. Trop longtemps l’auberge a servi à enrichir un seul d’entre nous, et à faire souffrir la majorité de la population. En rejetant la demande de M. Rougeaud, nous faisons acte de chrétiens et de bons citoyens.

Grinchu de répondre :

M. de Verneuil, il y a des citoyens qui sont aussi bons catholiques que vous et qui désirent une auberge : ce ne sont pas des hypocrites ceux-là.

Prentout, à son tour, s’écria :

— La paroisse reçoit de cette auberge la somme de $150.00 c’est bon à prendre. Mais il y a plus : si M. Rougeaud n’obtient pas sa licence, M. Sellier fermera son moulin et la paroisse en souffrira.

Ce fut l’Ami qui répondit :

M. Prentout veut-il me dire quel est le véritable postulateur de cette licence ? Il expliquera alors pourquoi M. Sellier met tant d’énergie dans cette lutte.

— Je répondrai à cette demande, M. l’Ami, si vous