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Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/175

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CHAPITRE XXI

LA RÉCOMPENSE DU CRIME


Confus, humiliés, Rougeaud et ses partisans sortirent de la salle, en proférant des paroles grossières, des menaces à l’adresse des tempérants. Sellier ne se comptait pas encore pour battu. Pour arriver à son but, il ordonna à Bonvin de se montrer généreux envers les amis de sa cause.

L’alcool coula à flots dans la paroisse, tout le temps qu’il fut permis à l’aubergiste d’en livrer au public.

Bonvin alla encore plus loin. Un jour que M. Héroux, au cours de son sermon avait félicité ses chers paroissiens de leur belle conduite, il fit distribuer à la porte même de l’église des annonces pour offrir en vente ses boissons au rabais.

On pouvait lire :

« Profitez du bon marché ; c’est la dernière chance pour vous, paroissiens de Notre-Dame, de vous procurer à bon marché des boissons de première qualité.

« À partir de la semaine prochaine, vous devrez vous contenter de boire de l’eau de barbotes : d’après la décision des fortes têtes du Conseil de cette paroisse. »