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Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/29

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AUTOUR D’UNE AUBERGE

Marie Bonneterre avait vingt-deux ans et enseignait depuis quatre ans. C’était par vocation qu’elle se livrait à cette carrière ingrate de l’enseignement. L’idée de ramasser de l’argent n’avait jamais hanté son cerveau. Non, c’était par dévouement, par amour de ces chers petits qu’elle travaillait. Chaque jour l’attachait plus intimement à ces enfants dont elle voulait façonner les âmes sur le modèle de la sienne. Nul ne peut dire tout le zèle, toute la piété, qu’elle apportait à expliquer les vérités de la religion. M. le Curé disait à sa louange qu’il n’avait jamais vu d’enfants aussi bien préparés que ses élèves pour le jour de la première communion. Elle était en un mot une institutrice accomplie. Personne ne peut concevoir le bien que fait dans une paroisse un instituteur ou une institutrice qui a conscience de la dignité de sa vocation. Imprimer dans les âmes des jeunes enfants, âmes si tendres, les sentiments d’honneur, de piété, et de respect dû à l’autorité, leur inculquer les premières connaissances de la foi, quel rôle sublime ! grand Dieu !

Personne aussi ne peut s’imaginer le mal que peuvent faire dans l’âme des enfants, des maîtres et des maîtresses, soldés par le gouvernement, s’il est impie et franc-maçon. La France, notre ancienne mère-patrie a été perdue par ses écoles neutres, par les écoles athées. Que Dieu préserve à jamais notre beau pays d’un si grand malheur !