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Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/48

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CHAPITRE VI.

UNE VEILLÉE AU PRESBYTÈRE


Nos campagnes canadiennes revêtent un cachet tout particulier l’hiver. Pendant quatre longs mois, la terre disparaît sous une couche de neige de deux pieds et demi à trois pieds d’épaisseur. De quelque côté que nous jetions les yeux on ne voit partout que cette nappe immense d’une blancheur immaculée. Les champs, les coteaux, les collines, les rivières en sont tout couverts. Un hiver sans neige ne serait pas un hiver canadien. Quelque longue que soit la saison rigoureuse, le vrai canadien l’aime. De fait, c’est la saison agréable pour les familles. D’abord, le froid de nos hivers est très supportable. L’air est sec, le ciel d’une pureté sans égale, ressemble à peu de chose près, au ciel d’Italie.

De temps en temps on verra bien quelques tempêtes appelées avec justesse « poudreries », mais personne n’en est effrayé. Même, lorsque le vent se met de la partie, on voit nos gens se mettre sur le chemin pour venir à l’église où pour se rendre faire la veillée chez le voisin.

Le soir, nos campagnes offrent un tableau qui porte