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AUTOUR D’UNE AUBERGE

pas les résultats qu’ils attendaient, ils se tourneront, les malheureux, contre le prêtre. Ils travailleront à soulever les passions contre le représentant de Dieu. Et les catholiques, je ne parle pas des méchants, mais les endormis, les lâches, feront quelquefois cause commune avec ces révoltés, ou du moins entendront sans les réprimer des propos infâmes, des accusations portées gratuitement contre celui qui les aime et qui veut, malgré eux, les sauver.

« Mais, laissez passer les années, et vous verrez que ces meneurs, ces révoltés, seront heureux un jour sur leur lit de mort de recevoir le prêtre qui lèvera sa main pour les bénir et leur pardonner.

« Si aujourd’hui je fais appel à cette paroisse pour combattre l’auberge, c’est pour répondre au vœu de Monseigneur l’Évêque qui le demande. C’est pour répondre à mon cœur de prêtre, de pasteur de vos âmes, car vous êtes mes enfants. Depuis tant d’années que je suis au milieu de vous, n’ai-je pas pris soin de vous, n’ai-je pas veillé sur chacun de vous ? Pourriez-vous refuser encore à votre vieux Curé ce qu’il demande quand vous savez que c’est pour votre bien ?

« Dites-moi si jamais l’aubergiste a eu soin de vos malades autant que moi, vous donné des directions plus sages que les miennes, vous a aidés à réparer les pertes que vous pouviez faire… ? Non ! toutes les fois que vous avez besoin de consolations, c’est à moi