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THUCYDIDE, LIV. I.

Chap. 60. La défection de Potidée, l’apparition de la flotte athénienne sur les côtes de la Macédoine inspiraient aux Corinthiens de justes craintes sur le sort de cette place. Ne jugeant pas indifférents pour eux les dangers qu’elle courait, ils envoient seize cents hoplites et quatre cents psiles, soit volontaires pris parmi les citoyens de Corinthe, soit mercenaires pris dans le reste du Péloponnèse : ils avaient, à leur tête, Aristée, fils d’Adimante, que suivaient volontairement et par amitié surtout, la plupart des guerriers de Corinthe : car dans toutes les circonstances, il se montrait favorable aux Potidéates. Ces troupes arrivèrent dans l’Épithrace quarante jours après la défection de Potidée.

Chap. 61. Bientôt les Athéniens ont reçu la nouvelle du soulèvement des villes. À peine informés de la présence menaçante du renfort d’Aristée, ils expédient encore (1, 57, 4) quarante vaisseaux avec deux mille hoplites, citoyens d’Athènes, commandés par Callias, fils de Calliade, le premier des cinq généraux nommés.

Arrivés d’abord en Macédoine, ils trouvent que les mille hommes (1, 57, 4), partis avant eux, viennent de prendre Therme, et qu’ils assiègent Pydna. Ils y établissent aussi leur camp, et se joignent à ce siége. Mais comme Aristée les avait devancés et que Potidée les inquiétait, ils concluent avec Perdiccas un traité forcé et renoncent à l’expédition de Macédoine. Arrivés à Berrhoé, ils tentèrent de prendre la place. Mais n’ayant pas réussi, de Berrhoé, revenant sur leurs pas, ils se dirigèrent par terre, vers Potidée, avec trois mille hoplites citoyens, sans compter de nombreux alliés et six cents cavaliers Macédoniens que commandaient Philippe et Pausanias. Après une marche lente de trois jours, ils arrivèrent à Gigône où ils campèrent : la flotte les avait suivis en côtoyant.

Chap. 62. Les Potidéates et les troupes péloponnésiennes d’Aristée les attendaient, campées en avant d’Olynthe, dans l’isthme : elles venaient d’établir un marché hors de la ville d’Olynthe. Les alliés avaient choisi Aristée pour géneral de toute l’infanterie, et mis Perdiccas à la tête de la cavalerie ; car il venait d’abandonner encore les Athéniens, et ayant mis le gouvernement dans les mains d’Iolaüs, il combattait avec les Potidéates. Aristée, avec ce qu’il avait de troupes dans l’isthme, se proposait d’observer la contenance des Athéniens, pendant que les Chalcidiens et les alliés qui se trouvaient hors de l’isthme, et les deux cents cavaliers aux ordres de Perdiccas resteraient à Olynthe ; et de les prendre par derrière, et de les enfermer entre les deux armées, lorsqu’ils marcheraient contre lui. Le général Callias et ses collègues de leur côté, dirigèrent vers Olynthe la cavalerie macédonienne de Philippe et quelques-uns de leurs guerriers pour empêcher que, de là, il ne vînt du secours à leurs adversaires ; quant à eux [de Gigône 1, 61,3], ils levèrent le camp, et marchèrent sur Potidée.

Arrivés à l’isthme, ils voient les ennemis se préparer au combat, et se mettent eux-mêmes en ordre de bataille. Bientôt l’action s’engage ; l’aile d’Aristée et ce qu’il avait avec lui de Corinthiens et de troupes choisies mirent en fuite les ennemis qui leur faisaient face, et les poursuivirent au loin. Mais la division composée de Potidéates et de Péloponnésiens, fut défaite par les Athéniens, et se sauva dans la place.

Chap. 63. Aristée, à son retour de la poursuite, trouvant l’autre aile vaincue, hésitait sur le parti à prendre,

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