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Quatre files composaient une tétrarchie de soixante-quatre hommes, dont le chef était nommé tétrarque.

Deux tétrarchies formaient une taxiarchie de huit files et de cent vingt-huit hommes ; celui qui la commandait était taxiarque ou centurion.

La taxiarchie doublée formait le syntagme ou la xénagie, de deux cent cinquante-six hommes, ou seize files. Le chef était syntagmatarque ou xénarque.

Le syntagme formait un carré de 16 par 16. Il avait cinq hommes hors de rang : un porte-enseigne, un officier marchant derrière ou serre-file, un trompette, un hupérète ou porteur d’ordres, un héraut.

Deux syntagmes composaient la pentacosiarchie de cinq cent douze hommes, rangés en trente-deux files, dont le chef était pentacosiarque.

Deux pentacosiarchies faisaient la chiliarchie de mille vingt-quatre hommes.

La chiliarchie doublée, la mérarchie ou la tétarchie deux mille quarante-huit hommes en cent vingt-huit files.

Deux mérarchies formaient une phalangarchie de quatre mille quatre-vingt-seize hommes, en deux cent cinquante-six files. C’était un général qui commandait ; il se nommait phalangarque. On appelait aussi cette division stratégie, et le chef stratège.

Deux phalangarchies faisaient la diphalangarchie de huit mille cent quatre-vingt-douze hommes, et de cinq cent douze files. Ce corps formait une corne ou la moitié de l’armée.

Deux diphalangarchies composaient la tétraphalangarchie ou la phalange complète de mille vingt-quatre files, et de seize mille trois cent quatre-vingt-quatre hommes. Il y avait dans cette phalange deux cornes ou diphalangarchies, quatre phalangarques, huit mérarques, seize chiliarque, trente-deux pentacosiarque, soixante-quatre syntagmarques, cent vingt-huit taxiarques, deux cent cinquante-six tétrarques, cinq cent douze dilochites ; c’est-à-dire mille vingt chefs formant un premier rang, et mille vingt-quatre chefs de files.

On comptait trois espèces de distances pour les rangs et pour les files. Dans l’une, le soldat occupait quatre coudées ou cinq pieds huit pouces quatre lignes. Cette première distance était formée à rangs et files ouvertes. Dans la seconde, qui était à rangs et files serrées, l’espace compris entre chaque soldat n’était plus que de deux coudées, ou deux pieds dix pouces deux lignes ; enfin, la troisième distance, à rangs très serrés, présentait une coudée ou un pied cinq pouces une ligne.

La seconde distance se prenait en rapprochant les rangs et les files de manière à pouvoir faire demi-tour à droite ; on la nommait serrement. Mais dans la troisième, appelée sinapisme, c’est-à-dire union des boucliers, le soldat ne pouvait faire ni à droite ni à gauche ; le sinapisme était employé pour soutenir le choc, et la seconde disposition servait pour la charge.

L’intervalle compris entre l’aile droite et l’aile gauche de la phalange complète, était de quatre-vingt-seize pieds, et l’on en comptait quarante-huit pour les deux espaces qui séparaient les deux phalanges simples contenues dans chaque diphalangarchie. Ainsi, en prenant pour base l’ordre à rang serré, point de départ le plus habituel, l’infanterie d’une armée grecque occupait un front de trois mille deux cent soixante-quatre pieds, sur quarante-huit de profondeur.

On choisissait avec une grande attention les officiers ou les chefs de file, qui devaient être les plus grands, les plus forts, les plus braves et les mieux exer-