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POLYBE, LIV. XXXIV.

de degrés ; que cette source éprouve des accroissêmens et des décroissemens régulièrement opposés au flux et reflux de la mer, de manière que lorsque celle-ci est basse, la source est pleine d’eau, et qu’elle tarit quand la mer est haute. Il donne pour cause de ce phénomène l’air qui s’échappe de l’intérieur de la terre. Lorsque la haute marée vient à couvrir la surface de cette dernière, l’air, ne pouvant plus s’exhaler par ses soupiraux naturels, retourne dans l’intérieur, bouche les conduits de la source et la fait tarir ; mais, dès que la mer se retire, reprenant sa route ordinaire, il laisse les conduits libres, et les eaux jaillissent en abondance. (Ibid.)


Polybe, en parlant des mines d’argent qui existent près de Carthage-la-Neuve, dit qu’elles sont à 20 stades de la ville ; qu’elles sont si vastes, qu’elles embrassent un terrain de 400 stades de circonférence ; qu’elles occupent habituellement 40 000 ouvriers, dont le travail rapporte au peuple romain 25 000 drachmes par jour[1]. Je n’entre pas dans le détail de toutes les opérations d’exploitation, ce qui serait trop long ; je me borne à ce que Polybe rapporte de la manière dont on traite le minerai d’argent que les fleuves et les torrens entraînent. Après l’avoir trouvé et tamisé dans des sacs sur l’eau, ce qui reste on le sépare de l’eau, on le broie de nouveau, et, après l’avoir tamisé de la même manière, on le broie et on le ressasse encore, ce qui se répète jusqu’à cinq fois ; après quoi on fait fondre la matière pulvérisée que le feu débarrasse du plomb qu’elle contient, et l’argent reste pur. Ces mines d’argent existent encore aujourd’hui ; mais là et ailleurs elles n’appartiennent plus à l’état ; ce sont des particuliers qui en ont pris possession. Celles d’or, au contraire, appartiennent pour la plus grande partie à l’état. (Ibid.)


Selon Polybe, le Bétis et l’Anas ont leurs sources dans la Celtibérie, quoique éloignés l’un de l’autre par un espace de 900 stades. (Ibid.)


Polybe, dans la description qu’il fait des peuples vaccéens et celtibères et de leur pays, met au nombre des autres villes Segesama et Intercaia. (Ibid.)


Polybe décrit de semblables édifices, remarquables par leur structure et l’éclat de leurs ornemens, en parlant d’un certain roi d’Ibérie qu’il montre comme ambitieux de rivaliser avec le luxe de la Phénicie. Seulement, au milieu de la maison se trouvaient des vases d’or et d’argent toujours remplis de vin d’orge. (Athenæi lib. i, c. 44.) Schweigh.


VI.


Polybe, dans son livre xxxiv, rapporte que, depuis les Pyrénées jusqu’à Narbonne, on trouve des plaines dans lesquelles coulent l’Ilebernis et le Roscinus, près des villes de ce nom, habitées par les Celtes. Dans ces plaines, on trouve habituellement des poissons auxquels les habitans donnent le nom de fossiles. Le sol y est très-léger et couvert d’un gazon très-fin. Si l’on creuse à deux ou trois coudées au-dessous de cette terre, on trouve une couche de sable, et au-dessous de cette dernière

  1. Ce qui ferait plus de 8 000 000 de livres de notre monnaie par an.