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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 2, 1836.djvu/270

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sonna ; Commius fut près d’être assassiné ; Époredorix, Cavarillus, Vergasillaunus, Drappès restèrent prisonniers, ainsi que Vercingetorix, et sans doute furent comme lui traînés en triomphe dans Rome. Puisque l’histoire a conservé les noms de ces hommes célèbres par leur grand courage, et qui combattirent pour la cause la plus juste, nous devons les respecter.

« De tous les généraux qui avaient conduit les Gaulois, pendant ces huit campagnes, et les avaient commandés dans la défense de leur liberté, deux seulement, dit Napoléon, survécurent à la guerre : Commius, seigneur d’Arvas, d’abord allié intime et ami de César, qui seconda tous ses projets en Gaule et en Angleterre, et qui devint un implacable ennemi lorsqu’il fut convaincu que les Romains en voulaient à la liberté de son pays ; mais, désarmé, il continua à vivre éloigné de la vue de tout Romain. Le second est Ambiorix, chef du pays de Liége, qui avait commandé les Belges, massacré les légions de Sabinus, assiégé le camp de Cicéron, et depuis soutenu constamment la guerre : il mourut ignoré, mais libre.

« Dans cette campagne, ajoute Napoléon, César n’éprouva de résistance que de la part des Beauvoisins ; c’est qu’effectivement ces peuples n’avaient pas eu, ou n’avaient pris que peu de part à la guerre de Vercingetorix. Ils n’eurent que deux mille hommes devant Alise. Ils opposèrent plus de résistance, parce qu’ils mirent plus d’habileté et de prudence que n’avaient encore fait les Gaulois ; mais les autres Gaulois n’en ont fait aucune en Berri comme à Chartres ; tous sont frappés de terreur et cèdent.

« La garnison de Cahors (Uxellodunum) était formée du reste des armées gauloises. Le parti que prit César, de faire couper la main à tous les soldats, était bien atroce. Il fut clément dans la guerre civile envers les siens, mais cruel et souvent féroce contre les Gaulois. »

9.

À peine le printemps permettait de voyager, que César partit pour l’Italie (an 704 de Rome ; 50 avant notre ère). Il parcourut la Gaule Cisalpine, et fut reçu partout au milieu des acclamations. Le temps de son gouvernement allait finir. Les peuples penchaient pour lui, le sénat pour Pompée ; César voulait le consulat. Afin d’intimider ses ennemis, il retourne en diligence à Nemetocenne, rassemble ses légions sur les bords du Rhin dans le pays des Trévires, et revient avec une armée aux extrémités de son gouvernement sur les confins de l’Italie. Ce fut là que, consultant les amis qu’il avait à Rome, il délibéra s’il passerait le Rubicon en simple citoyen ou en conquérant des Gaules.

Ambiorix, ni Indutiomar, ni aucun des chefs qu’il venait de combattre, n’avaient fui devant César avec autant de promptitude que Pompée. Ce vainqueur de Mithridate, appuyé du sénat et d’un parti nombreux, ne put se maintenir dans cette Italie où jadis Annibal, dénué d’amis et de secours, avait fait trembler Rome pendant dix-sept années.

Maître de l’Italie, César ne suit point son adversaire dans la Grèce. Il veut d’abord s’assurer de l’Occident. Il revient dans les Gaules, les traverse, et va chercher en Espagne les lieutenans de Pompée.

Marseille, cette ville si riche et jusqu’alors si paisible, sous prétexte de rester neutre dans les disputes de Rome, ose fermer ses portes à César ; tandis