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POLYBE, LIV. XXXI.

gner avec une armée, et d’y rester avec lui pour le mettre à couvert de toute insulte pendant tout le temps qu’il y séjournerait. Ces offres obligeantes firent beaucoup de plaisir à Octavius : il les écouta avec reconnaissance ; mais il dit que pour le présent il n’avait pas besoin d’être accompagné ; que, pour l’avenir, s’il jugeait que quelque secours lui fut nécessaire, il n’hésiterait point à lui en demander, persuadé qu’il méritait d’être mis au nombre des vrais amis du peuple romain. (Ibid.)


III.


Le roi de Cappadoce renouvelle avec Rome l’ancienne alliance.


Ariarathe n’eut pas plutôt succédé au royaume de son père, qu’il fit partir des députés pour renouveler l’alliance que la Cappadoce avait avec la république, et pour prier le sénat de le compter parmi ses amis, disant qu’il méritait cette grâce par le tendre attachement qu’il avait pour le peuple romain en général et pour chaque Romain en particulier. Le sénat n’eut pas de peine à se laisser persuader. L’amitié et l’alliance furent renouvelées. On applaudit fort aux dispositions où le roi était, et les ambassadeurs furent contens de l’accueil qu’on leur fit. Le retour de Tibérius contribua beaucoup à rendre le sénat favorable à Ariarathe. Envoyé pour observer la conduite des princes de l’Asie, il fit un rapport très-avantageux de celle d’Ariarathe le père et de tout le royaume de Cappadoce. On ne douta pas que ce rapport ne fût conforme à la vérité. De là les amitiés que l’on fit aux députés, et les louanges que l’on donna à l’affection du roi pour les Romains. (Ibid.)


Ariarathe offre des sacrifices aux dieux pour avoir obtenu l’amitié des Romains. — Il députe à Lysias pour le prier de lui envoyer les os de sa mère et de sa sœur.


Au retour de ses ambassadeurs, le roi de Cappadoce, jugeant sur leur rapport qu’il était bien affermi sur son trône, puisque les Romains le rangeaient parmi leurs amis, fit des sacrifices en reconnaissance de cet heureux événement, et donna un grand festin à ses principaux officiers. Il députa ensuite à Lysias pour le prier de lui envoyer d’Antioche les os de sa mère et de sa sœur. Quelque envie qu’il eût de se venger de l’impiété de ce personnage, il ne jugea cependant pas à propos, dans cette occasion, de lui en faire des reproches, de peur que, irrité, il ne refusât la grâce qu’on lui demandait. Lysias la lui ayant accordée, les os furent apportés à Ariarathe, qui les reçut avec grand appareil et les fit mettre près du tombeau de son père. (Ibid.)


Ambassade des Rhodiens à Rome.


Les Rhodiens n’ayant plus à craindre du péril dont ils avaient été menacés, députèrent à Rome Cléagoras et Lygdamis, pour prier le sénat de leur accorder la ville de Calyndas, et de permettre à ceux qui avaient des terres dans la Lycie et dans la Carie d’y reprendre les mêmes droits qu’ils avaient auparavant. Outre cela, ils firent un décret par lequel il était ordonné qu’on dresserait en l’honneur du peuple romain un colosse de trente coudées de haut, et que ce colosse serait mis dans le temple de Minerve. (Ibid.)


Les Calyndiens livrent leur ville aux Rhodiens.


Calyndas s’était détachée des Cauniens, et ceux-ci l’assiégeaient. Elle