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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 4, 1846.djvu/1042

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La mémoire du maréchal de Puységur ne se recommande pas seulement par ses services dans l’armée active ; ainsi que Folard, Turenne, Feuquière et Guibert, il a laissé, sous le titre d’Études militaires, un ouvrage fort remarquable sur la science de la guerre. Une place lui était dons acquise dans notre Bibliothèque historique et militaire ; nous avons eu soin cependant de n’extraire de son volumineux bagage que les parties auxquelles les changemens produits par la marche du temps n’ont rien fait perdre de leur application actuelle.

Puységur, doué d’une haute prévision, et se rappelant l’état des choses avant la bataille de Denain, proposa de fortifier Paris. Il avait calculé la possibilité de revers momentanés qui obligeraient l’armée a se replier sur la capitale, dont il faisait la base des nouvelles opérations d’une guerre possible entre la Seine et la Loire.

Après les malheurs de 1814, il fut aussi proposé à l’empereur de réunir les nobles débris de l’armée derrière la Loire, et d’y recommencer la fortune de la France. Que l’on se reporte par la pensée à cette époque, et l’on reconnaîtra combien un pareil projet offrait de chances favorables. Mais Napoléon, à son honneur immortel, recula à la pensée d’allumer la guerre civile dans cette France qu’il couvrit de tant de gloire, et à laquelle, mourant sur ce fatal rocher, à Sainte-Hélène, il adressait ses derniers vœux. Il regrettait que les agressions incessantes de l’Autriche, de la Prusse et de la Russie, depuis 1805 jusqu’en 1812, ne lui eussent pas permis de fortifier Paris. Enfin s’il restait dans les esprits le moindre doute sur cette importante question, après les discussions récentes dans les deux Chambres, nous rapporterions le fait suivant, qui n’est pas assez connu. L’un des deux rédacteurs de la Bibliothèque historique et militaire, dans le voyage qu’il fit, en 1837 et en 1838, pour compléter les documens indispensables pour la rédaction de cet ouvrage, a constaté que le problème suivant a été proposé depuis 1820 aux élèves des écoles d’état-major de Vienne, de Berlin et de Pétersbourg : Quel est le moyen de faire une pointe sur Paris,