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Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 4, 1846.djvu/1087

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serait alors contraint de les tenir des deux mains.

Ainsi Puységur veut que tous les officiers, capitaines, lieutenans, cornettes, maréchaux des logis, brigadiers et cavaliers portent des mousquetons aussi légers qu’on les portait précédemment, ou bien de petites carabines pendues à la bandoulière, comme en portent les hussards pour s’en servir dans l’action, mais hors de ces occasions, qu’ils les portent attaches à des porte-mousquetons.

Il veut aussi, lorsqu’on mène des escadrons pour en charger d’autres l’épée à la main, qu’avant que de se servir de l’épée, on fasse tirer de fort près, et aussitôt ensuite charger l’épée à la main ; ce qui peut être fondé, vu que le cheval qui a peur du feu recule lorsqu’on tire contre lui de bien près au lieu que lorsque l’on tire étant sur lui, le plus souvent il avance, d’où il parait constant que l’avantage est pour l’escadron qui tire ; mais il faut que ce soit à une petite distance, et que le cavalier, après avoir tiré, puisse laisser tomber son mousqueton pendu a la bandoulière pour empoigner aussitôt son épée, et que la troupe soit bien exercée au feu.


Mouvemens plus faciles, plus prompts et plus sûrs que ceux qui sont actuellement en usage, surtout en présence de l’ennemi.

Tant que le terrain le permet, tous les mouvemens qu’on fait faire aux parties d’une armée, quand on est en présence de l’ennemi et prêt à combattre, doivent être tous d’un bataillon ou d’un escadron en entier dans l’étendue de son front sans se séparer par division. Pour faire un quart de conversion comme nous le pratiquons il faut être éloigné de l’ennemi, et avoir bien du terrain libre devant soi, ce que l’on ne trouve pas toujours.

Pour remédier à la longueur de ce mouvement, qui provient de ce que c’est le soldat qui est tout à la gauche, ou celui qui est tout à ta droite qui sert de pivot, et en même temps ménager le terrain, le mouvement qu’on propose est que le soldat qui est au centre du premier rang soit celui qui serve dé pivot, de sorte que le bataillon ou escadron tournera sur son centre, ce qu’on appelle faire le moulinet.


Mouvement d’un bataillon qui tourne sur soit centre par quart de conversion.

Par exemple, on suppose qu’il soit composé de dix compagnies chacune de douze hommes dé, front à chaque rang (le nombre de compagnies ni de files n’y fait rien), ce bataillon aura cent vingt files ; que l’on veuille tourner sur la gauche, les soixante files de la gauche feront demi-tour à droite, et pour lors la moitié du bataillon fera tête d’un côté, l’autre de l’autre ; ensuite on dit : A gauche, sur centre faites un quart de conversion. Le soldat qui est au centre du premier rang, et à la gauche des soixante files à la droite, sert de pivot, non-seulement à toute la droite, mais même aux soixante files qui ont fait demi-tour à droite. Toute la partie droite fait son quart de conversion à l’ordinaire ; mais les soixante files qui font tête à la queue suivent le mouvement de la droite, en se jetant sur la gauche, chaque rang cherchant a se maintenir toujours tout droit avec la partie de la droite. Comme la droite et la gauche de ce bataillon décrivent également chacune un quart de cercle de trente toises, et qu’elles font plus de chemin que les parties du centre, c’est au centre de régler son mouve-