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CHAPITRE XXI

« La plus grande infamie dont l’histoire moderne ait gardé le souvenir s’accomplit à cette heure. Paris est bombardé. »

Trochu, Jules Favre, E. Picard, Jules Simon, Jules Ferry, É. Arago, Garnier-Pagès, Pelletan.

« C’est calomnier un gouvernement quel qu’il soit de supposer qu’il puisse un jour chercher à se maintenir en bombardant la capitale. »

M. Thiers. Projet de loi sur les fortifications de Paris. Décembre 1840.

« Nous avons écrasé tout un quartier de Paris. »

M. Thiers à l’Assemblée nationale
5 Août 1871
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Paris est bombardé. — Le fort d’Issy succombe. — La Commune renouvelle son Comité de salut public. — Rossel s’enfuit.

De cette atmosphère héroïque, il faut revenir aux disputes de la Commune et du Comité Central. Que ne tiennent-ils leurs séances à la Muette ! Les obus de Montretout qui vient de démasquer sa puissante batterie les ramèneraient sans doute à l’ennemi commun. L’attaque en brèche est ouverte.

Le 8 mai, au matin, soixante-dix pièces de marine commencèrent à cogner l’enceinte, depuis le bastion 60 jusqu’au Point-du-Jour. Déjà les obus de Clamart arrivaient au quai de Javel et la batterie de Breteuil couvrait de projectiles le quartier de Grenelle. En quelques heures, la moitié de Passy devint inhabitable.