et réprimer de la sorte un soulèvement comme celui du 18 Mars.
Et si maintenant je me mets en face des événements qui suivirent, n’ai-je pas le droit de demander encore :
Est-il vrai que la grande majorité de l’Assemblée de Bordeaux voulait rétablir une monarchie et qu’elle n’ait reculé qu’après la Commune ?
Est-il vrai que l’écrasement de Paris ait permis aux réactionnaires de se perpétuer quatre années au pouvoir et de se battre encore quatre années sous le couvert de Mac-Mahon ?
Est-il vrai qu’en écoutant la voix de Paris, on eût épargné à la France huit années de luttes stériles, d’angoisses mortelles, l’avènement de cette politique énervante et oblique qui est la négation de notre génie national ?
Oh ! oui, ils avaient raison de vouloir conserver leurs canons, leurs fusils, ces Parisiens qui se souvenaient de Juin et de Décembre ; oui, ils avaient raison de dire que les revenants des anciens régimes complotaient une restauration ; oui, ils avaient raison de combattre à mort l’avènement des curés : oui, ils avaient raison de redouter dans la République conservatrice dont M. Thiers leur présentait la pointe une oppression anonyme aussi dure que les jougs du passé ; oui, ils avaient raison de lutter quand même jusqu’au dernier pavé ; raison comme la dernière barricade de Juin, comme celle de Baudin ; raison comme les vaincus d’avance de Bazeilles, du Bourget, de Montretout ; raison de jeter au ciel leur dernière cartouche, tels les Gracques de leur poussière d’où devait naître le vengeur.
Où étaient leurs grands hommes ? a-t-on dit. Il n’y en avait pas. C’est précisément la puissance de cette révolution d’avoir été faite par la moyenne et non par quelques cerveaux privilégiés.
Que signifiait-elle ? a-t-on dit encore. Un rappel à l’ordre adressé par le peuple républicain de France aux débris ressuscitants du passé. Elle a donné aux travailleurs conscience de leur force, tracé la ligne bien nette entre eux et la classe dévorante, éclairé les relations des classes d’une telle lueur que l’histoire de la