Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/33

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ver par un billet de confession que tu n’étais ni protestant, ni juif, ni incrédule !


Tu le vois, Jacques le nourricier et cependant toujours l’affamé, tout était ligué contre toi : roi, clergé, noblesse et bourgeoisie. Depuis les temps les plus lointains du Moyen Age, ta servitude n’avait pas changé ; on l’avait réglementée, voilà tout. Et il n’y a pas quatre-vingts ans encore, la magistrature la plus éclairée du royaume, le Parlement, répondait à Turgot, demandant l’abolition des corvées : « Le peuple de France est taillable et corvéable à merci ; c’est une partie de la Constitution que le roi est dans l’impuissance de changer. »

Aussi, au jour de ton avénement, au jour où le droit remplaça le bon plaisir, au jour de la justice, tes libérateurs ne voulurent plus compter les années où tant de tyrans t’opprimèrent comme un temps où tu avais vécu, et datèrent le monde nouveau de l’heure où fut proclamée la République, ta mère.

C’est surtout cette histoire de ta résurrection que tu ignores ; je vais entreprendre de la raconter brièvement.