Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux représentants. — Le 17, il est contraint d’aller rendre visite au vrai roi de France, Paris. Aussi on ne criait plus : vive le Roi ! mais vive la Nation !

C’est qu’en effet le peuple était définitivement debout. Il vida la Bastille, s’arma et courut à l’assaut de toutes les bastilles de province, dédaignant les trésors, mais brûlant les parchemins gardiens de sa servitude, implacable aux tyranneaux, miséricordieux aux seigneurs qui avaient fait preuve envers lui d’humanité. Le jour des comptes était venu.

Les députés s’alarment de la crise. Le 4 août, on leur présentait un projet de proclamation demandant le respect des personnes et des propriétés, quand un député bas-breton se leva. Avec une force singulière, il reprocha à l’Assemblée de n’avoir pas prévenu l’incendie de quelques châteaux « en brûlant les titres qu’ils contiennent, monument odieux de la tyrannie de nos pères. » À cet appel les privilégiés s’émeuvent, sentant derrière eux le souffle chaud des vainqueurs de la Bastille. Dîmes, priviléges, droits féodaux, l’aristocratie, cet arbre aux branches monstrueuses, vient s’abattre aux