Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Aux folles insolences des émigrés Jacques Bonhomme répond : « Nous sommes en ce moment un million de factieux. » Et le 10 août, aidé de la petite bourgeoisie, il se rue à corps perdu, noir déluge, contre Veto, le complice de Brunswick. Cette fois, il faut en finir. Une lutte effroyable s’engage aux Tuileries entre nous et les Suisses défenseurs du château. Louis XVI, épouvanté, se réfugie dans l’Assemblée avec sa famille.

Mais il n’y a plus maintenant ni roi ni Législative. Le peuple aux Tuileries a détrôné tous les souverains. Louis Capet, subissant le sort des traîtres, est mis en réserve pour le châtiment. La Législative, qui n’a su ni prévenir, ni juger ses trahisons, cède forcément la place à la Commune de Paris.

L’ardeur du combat, la soif de venger tant de morts, la trahison de Longwy, la reddition de Verdun (son héroïque commandant Beaurepaire s’est fait sauter la cervelle de désespoir), le murmure lointain de l’invasion, tant de douleurs et tant de haines bouleversent les plus fermes esprits. Tant d’hommes qui allaient mourir à la frontière s’affolèrent à la pensée de laisser leurs