Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/58

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manité. » Et, en effet, ces jeunes héros, c’étaient les nouveau-nés de la République !

Car deux jours après, le 22 septembre 92, l’assemblée nouvelle, la Convention, abolissait la royauté. « Le peuple étant souverain, a dit un de nos députés, il faut le débarrasser de son rival, le faux souverain, le roi. » Danton se lève : « Que les lois soient terribles contre ceux qui les violeraient. » La souveraineté du peuple, la souveraineté de la loi, telles sont les deux bases sur lesquelles on asseoit la République. Tous les corps administratifs, municipaux, judiciaires, sont renouvelés. C’est du 22 septembre que nous datons l’ère nouvelle, l’an 1er de la liberté.

Que tenter contre un peuple égal dans la décision et dans la force ? Les Prussiens tournent bride et repassent la frontière, nos baïonnettes aux reins ; l’Italie ouvre ses portes ; Mayence couvre de fleurs nos soldats. En novembre, la victoire de Jemmapes fait éclore sur les tours de Bruxelles et d’Anvers le drapeau tricolore.

Mais l’artisan de la coalition, celui qui par ses appels secrets l’avait encouragée, guidée, l’organisateur des défaites de nos armées (car on