Aller au contenu

Page:Lissagaray - La Vision de Versailles.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 12 —

Prusse répare les moindres vices de son armure, mis à profit l’expérience payée par notre sang ? Nos frontières sont toujours à la merci du premier monarque affamé de milliards. Sous une apparence hypocrite, votre loi militaire a tout conservé. Mêmes exemptions pour les fils de famille, mêmes officiers de taverne, mêmes états-majors de salon, mêmes généraux ineptes et vaniteux. Vos magasins sont aussi vides, vos équipages aussi compliqués, votre cavalerie aussi surannée, votre intendance aussi pillarde, vos uniformes aussi ridicules, vos manoeuvres aussi creuses. Vous avez reconstitué pièce à pièce l’armée de Sedan. »

DOMBROWSKI :— « Je l’ai conduite au feu cette garde nationale que vous avez méprisée, désarmée. Que de fois vos prétoriens ont fui devant elle ! Si vous aviez voulu, si vous aviez su la comprendre, trois mois d’étude et de discipline l’eussent faite invincible aux Prussiens. »

VOIX DES FUSILLÉS DANS LES TRIBUNES : — « Nous étions les premiers dans les sorties du siége. Nous étions en avant à Champigny, à Buzenval. Vos généraux et vos soldats insultaient la garde nationale qui ne voulait pas capituler. Alsace, Lorraine, souvenez-vous que que nous voulions vous disputer à outrance. Souvenez-vous des patriotes fusillés en Mai ! »