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saient, leurs ennemis se renouvelaient sans cesse. Ainsi, battue par une artillerie formidable, attaquée par deux brigades entières, la Butte aux Cailles dut céder dans l’après-midi du 25, après trente-six heures de résistance acharnée.

Les barricades avoisinantes furent entraînées dans la chute de la position centrale, sans que les fédérés eussent le temps de se replier. Surpris, ils firent bonne contenance. Rue des Cordillières-Saint-Marcel, vingt d’entre eux, cernés, refusèrent de se rendre. — Ils furent aussitôt massacrés.

Dès le matin, les garnisons de Bicêtre et d’Ivry avaient quitte les forts pour éviter d’être coupées et s’étaient repliées sur les Gobelins. Il n’y eut donc pas d’assaut comme l’ont écrit les Versaillais, toujours désireux d’attribuer à leurs soldats les gloires les plus invraisemblables, et la cavalerie du général Du Barrail entra paisiblement dans les forts inoccupés. Le commandant du fort d’Ivry avait fait sauter la grande poudrière avant de l’abandonner. Le journal La Liberté raconte que ce fut un régiment de dragons qui, mettant pied à terre, donna l’assaut et prit le fort « le bancal à la main » (sic). M. Thiers aurait bien dû recom-