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vrit su poitrine et, avec un geste très-ferme, cria : Vive la République ! vive l’humanité ! vive...

Il n’eut pas le temps d’achever. Il tomba foudroyé sur le côté gauche. Un officier s’avança et déchargea son revolver sur le cadavre à bout portant. Puis un sergent lui envoya une balle dans la tête : son crâne éclata en morceaux.

Depuis on a prétendu que ce personnage n’était pas Millière, qui aurait pu gagner l’Angleterre et de là l’Amérique. Le récit que nous venons de reproduire peut, en effet, prêter au doute. Millière, qui n’était ni membre de la Commune, ni officier de la garde nationale, n’avait aucune autorité pour ordonner une exécution de gardes nationaux. En outre, l’intention qu’on lui prête d’avoir voulu faire sauter le Panthéon n’était ni dans son tempérament, ni dans son caractère. Cependant on ne peut douter qu’une exécution importante n’ait eu lieu au Panthéon avec un caractère particulier de férocité.

Les généraux Clinchant et Douay faisaient converger, comme nous l’avons dit, leurs colonnes vers le Château-d’Eau. Dans la rue du Faubourg-Saint-Denis, à la hauteur de la prison Saint-Lazare, la troupe enveloppa une barricade