Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/157

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lage des Lilas. Les Prussiens, accompagnés de gendarmes français, fouillèrent immédiatement ces maisons et arrêtèrent tous ceux qui portaient des uniformes de gardes nationaux. Les femmes et les enfants voulurent pousser plus loin et traverser la barricade prussienne, élevée au milieu du village. Le brigadier de gendarmerie de Romainville s’élança à leur rencontre, furibond, le sabre en main, criant aux Prussiens : « Tirez ! mais tirez donc sur cette canaille ! » Un soldat prussien abattit son fusil et fit feu. Une femme fut blessée. À cette vue, le commandant de la barricade se précipita sur le brigadier, l’écarta violemment et fit arrêter le soldat.

Pendant ce temps, on avait relevé le pont-levis. Vers quatre heures, le colonel X, à cheval, et précédé d’un trompette, osa en son nom propre, aller demander le passage aux troupes prussiennes. Dégradation inutile. L’officier répondit qu’il n’avait pas d’ordres et qu’il en référerait à Saint-Denis.

Dans la soirée, les obus versaillais arrivèrent jusqu’à Bagnolet et blessèrent des soldats prussiens. Leurs officiers ne réclamèrent pas : l’entente avec M. Thiers était complète.

Pendant que le boulevard Voltaire était attaqué en tête et en queue, le général