Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/293

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vriers, a proclamé la fin de la guerre civile ! Ainsi Napoléon III, répondant de l’ordre, fermait chaque année l’ère des révolutions. Tous les gouvernements ont prononcé cette parole en France et toujours l’événement a démenti la prédiction. C’est que la guerre civile n’est pas une question de force et de puissance, elle dépend de la différence et de l’antagonisme des intérêts. On a fusillé, on déportera ; on a supprimé, on supprimera la presse, l’association. Fort bien, — mais on ne peut déporter tout le peuple des villes, et il faudra bien combler tôt ou tard le vide fait en Mai dans l’industrie française, — mais il est des réunions, des associations nées de la force des choses, ce sont les groupements ouvriers que crée l’organisation du travail. Pour rompre le mouvement socialiste, il faudrait dissoudre les ateliers, fermer les manufactures, boucher les mines, isoler les travailleurs les uns des autres et transformer les villes en d’immenses prisons cellulaires.

Sinon on n’aurait rien fait.

Car l’atelier, c’est la force collective. La force collective, c’est l’idée socialiste, c’est la grève, c’est mieux que la Révolution d’un jour : c’est la Révolution en permanence.

Notez que cette force, cette foule est ano-