Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/297

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server les institutions sous lesquelles elle vient de s’écrouler.

Que fera M. Thiers, que fera sa bourgeoisie contre la coalition de ces deux classes, coalition imminente, facile, car il est un minimum de réformes sociales sur lesquelles l’accord peut se conclure immédiatement ? Ici, tous les moyens de domination et de corruption échouent. Car ce qu’il faut combattre, ce ne sont pas des partis, c’est l’universalité des travailleurs, ce ne sont pas les combinaisons d’un jour, mais les lois mêmes du monde économique, ce ne sont pas, en un mot, les volontés ou le caprice des hommes, c’est la force inexorable des choses. Au jour de cette union inévitable, la vieille société ne pourra que s’effondrer sans même tenter la lutte, car tout ce qui n’est ni gendarme, ni fonctionnaire, ni capitaliste, n’a aucun intérêt à sa conservation.

Alors, et alors seulement, la guerre civile sera devenue impossible, mais parce que la Révolution aura repris son cours et substitué sa méthode scientifique à l’empirisme des dictatures. Au lieu de charger des hommes plus ou moins illustres de penser pour elle et de lui fabriquer des lois, la France, s’interrogeant dans ses foyers, recherchera les lois mystérieuses qui la mènent. Ses différents groupes industriels et