Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/50

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ainsi immobiles jusqu’à la dernière heure, et on ne put tenter ni un retour offensif, ni un mouvement stratégique de quelque valeur. Cette attitude purement défensive conduisait droit à la défaite, quels que pussent être le courage et la ténacité de la résistance.

A une heure de l’après-midi du 22, les Versaillais occupaient déjà le quart de Paris. Solidement adossés contre les bastions du Point-du-Jour à Levallois-Perret, couverts par les hauteurs de l’Arc de Triomphe et du Trocadéro, la droite à la gare Montparnasse, la gauche aux Batignolles, ils présentaient leurs têtes de colonnes rue Lévis, place de l’Europe, à la caserne de la Pépinière, au nouvel Opéra, aux Invalides. Deux arrondissements entiers (XVe et XVIe) et les trois quarts de trois autres (VIIe, VIIIe et XVIIe) leur appartenaient totalement.

De renseignements précis nulle part, même à l’Hôtel de ville. Les officiers d’état-major commençaient à devenir rares ; les hommes envoyés ne revenaient pas. À neuf heures, la Commune se réunit. M. Félix Pyat, prenant la parole, proposa les mesures de défense, les plus radicales. Il fut décidé, sur sa motion, que chaque membre de la Commune se rendrait