Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/52

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que la trahison a livré, la porte de Saint-Cloud a été forcée par les Versaillais, qui se sont répandus sur une partie du territoire parisien.

« Ce revers, loin de nous abattre, doit être un stimulant énergique.

« Le peuple qui détrône les rois, qui détruit les bastilles, le peuple de 89 et de 93, le peuple de la Révolution ne peut perdre en un jour le fruit de l’émancipation du 18 mars.

« Parisiens, la lutte engagée ne saurait être désertée par personne, car c’est la lutte de l’avenir contre le passé, de la liberté contre le despotisme, de l’égalité contre le monopole, de la fraternité contre la servitude, de la solidarité des peuples contre l’égoïsme des oppresseurs.

« Aux armes !

« Donc, aux armes !

« Que Paris se hérisse de barricades, et que, derrière ces remparts improvisés, il jette encore à ses ennemis son cri de guerre, cri d’orgueil, cri de défi, mais aussi cri de victoire ; car Paris, avec ses barricades, est inexpugnable.

« Que les rues soient toutes dépavées : d’abord, parce que les projectiles ennemis tombant sur la terre sont moins dangereux ; ensuite, parce que ces pavés, nouveaux moyens de défense, devront être accumulés de distance en distance