Page:Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du chemin de ronde voisin de la Chapelle. Chaudey était tombé aux cris de : Vive la République ! Il était enfermé depuis plus d’un mois, sous l’inculpation d’avoir, étant adjoint à la mairie de Paris et présent le 22 janvier à l’Hôtel de ville, ordonné le feu contre le peuple dans cette fatale journée. Raoul Rigault affirmait avoir en mains la preuve certaine que l’ordre avait été donné par Chaudey. Ce procès, par malheur, ne put être instruit publiquement, et Chaudey tomba au moment où, sous les balles versaillaises, des centaines de citoyens, pris en dehors des barricades, étaient égorgés sans jugement.

A trois heures du matin, un officier d’état-major arriva de Notre-Dame. Des bruits d’incendie ayant couru, le directeur de l’Hôtel-Dieu, dont l’hospice contenait huit cents malades, avait exprimé ses craintes à un officier d’état-major. Aussitôt un membre du Comité de salut public signa l’ordre formel au chef de poste de la caserne voisine de s’opposer à tout préparatif de cette nature, s’il y en avait. Cet ordre fut immédiatement porté par l’officier, et des mesures de précautions furent prises en conséquence. L’humanité de la Commune préserva la cathédrale de tout fait de guerre, et pendant les