Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/114

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fonder des théories nouvelles. Anglais, il eût difficilement conçu des doutes sur le principe fondamental de la théorie d’Adam Smith. Ce fut la situation de son pays qui fit naître en lui, il a plus de vingt ans, les premiers doutes sur l’infaillibilité de cette théorie ; ce fut la situation de son pays qui, depuis lors, le décida à développer, d’abord dans des articles anonymes, puis dans des articles signés et plus étendus, des opinions contraires. Aujourd’hui, c’est principalement l’intérêt de l’Allemagne qui lui a donné le courage de publier le présent écrit ; il ne dissimulera pas, toutefois, qu’un motif personnel s’y est joint, savoir la nécessité par lui reconnue de montrer par un ouvrage plus considérable qu’il n’est pas tout à fait incompétent en matière d’économie politique.

Au rebours de la théorie, l’auteur commencera par interroger l’histoire, il en déduira ses principes fondamentaux ; après les avoir exposés, il fera la critique des systèmes antérieurs, et, comme sa tendance est essentiellement pratique, il finira par retracer la nouvelle phase de la politique commerciale.

Pour plus de clarté, il donne ici un aperçu des principaux résultats de ses recherches et de ses méditations.

L’association des forces individuelles pour la poursuite d’un but commun est le moyen le plus efficace d’opérer le bonheur des individus. Seul et séparé de ses semblables, l’homme est faible et dénué. Plus le nombre de ceux avec lesquels il est uni est grand, plus l’association est parfaite, et plus est grand et parfait le résultat, qui est le bien moral et matériel des individus.

La plus haute association des individus, actuellement réalisée, est celle de l’État, de la nation ; la plus haute imaginable est celle du genre humain. De même que l’individu est beaucoup plus heureux au sein de l’État que dans l’isolement, toutes les nations seraient beaucoup plus prospères si elles étaient unies ensemble par le droit, par la paix perpétuelle et par la liberté des échanges.

La nature mène peu à peu les nations vers cette association