Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/12

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List a mis en relief l’idée de nationalité, qui avait été, non pas seulement négligée, mais écartée par ses prédécesseurs, accoutumés à spéculer sur un genre humain idéal, et non sur le genre humain tel qu’il existe avec les nations inégalement avancées qui le composent. Un progrès notable a été ainsi acquis à la science positive de l’économie politique.

List a fait ressortir l’étroite connexité qui rattache les phénomènes économiques aux phénomènes politiques, et, par suite, rapproché, sans les confondre, deux sciences entre lesquelles un excès d’abstraction avait placé un abîme.

List, en justifiant la protection douanière comme assurant à la nation qui s’en sert avec discernement un accroissement permanent de ses forces productives au prix d’un sacrifice temporaire de valeurs échangeables, a démontré que la véritable richesse des nations consiste moins dans la masse de ces valeurs échangeables que dans le degré de développement des forces productives, et en particulier des forces morales.

List, reprenant le grand principe de la division du travail, ou, comme il le définit plus exactement, de l’association dans le travail, l’a étendu de la sphère étroite d’une fabrique à l’ensemble des industries d’une nation, et a retracé d’une manière saisissante la solidarité qui unit les unes aux autres, sur un même territoire, les occupations les plus diverses, ainsi que l’équilibre qui doit exister entre elles pour créer la prospérité nationale.

List a applique le même principe aux travaux de tout l’univers tels qu’ils se sont organisés depuis la découverte du nouveau monde et surtout depuis son affranchisse-