Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/540

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navigation marchande et le commerce extérieur de l’Allemagne se développeront, comme ils peuvent et doivent le faire dans un pays plein de ressources, sous l’influence d’une politique commerciale habile, plus le désir de prendre une part directe à ces avantages s’éveillera dans ces États, plus ils renonceront à l’habitude coupable d’attendre leur fortune de l’étranger.

Quant aux villes anséatiques en particulier, l’esprit d’indépendance qui anime le district souverain de Hambourg ne détruit point nos espérances. Dans ces villes, au témoignage du docteur Bowring lui-même, un grand nombre d’esprits comprennent que Hambourg, Brème et Lubeck doivent être à l’Allemagne ce que Londres et Liverpool sont à l’Angleterre, ce que New-York, Boston, Philadelphie sont aux États-Unis, et reconnaissent que la confédération promet à leur commerce des avantages dépassant beaucoup les inconvénients de la soumission à ses résolutions collectives, qu’une prospérité sans garantie de durée n’est en dernière analyse qu’une pure apparence.

Quel habitant sensé de ces ports de mer pourrait se réjouir sans réserve de l’augmentation constante de leur tonnage, de l’extension progressive de leurs relations, quand il réfléchit que deux frégates parties d’Helgoland, qui se présenteraient aux embouchures du Wéser et de l’Elbe, pourraient détruire en vingt-quatre heures l’ouvrage d’un quart de siècle ? L’Association garantira pour toujours à ces places leur prospérité et leurs progrès, d’une part au moyen d’une flotte à elle, de l’autre à l’aide d’alliances. Elle protégera leurs pêcheries, favorisera leur navigation, et, par une bonne organisation consulaire, par des traités, elle affermira et développera leurs relations commerciales dans toutes les parties du monde et dans tous les ports. En partie par leur entremise elle fondera des colonies, et son commerce colonial sera entre leurs mains. Car une confédération de 35 millions d’âmes (elle en comptera autant pour le moins quand elle sera complète), qui, avec un accroissement moyen annuel d’un et demi pour cent dans sa