Page:Liszt - F. Chopin, 1879.djvu/295

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de cette lumière qui brille, pour peu qu’ils aient plus d’énergie arrogante que de suaves mollesses, plus d’appétits charnels que d’aspirations intenses, plus d’avides convoitises que d’adorations sincères, plus de concupiscence et d’idolâtrie que de bonté et de générosité… l’équilibre se perd, et… celui qui pensait ne jamais quitter le gradin fleuri, se voit un beau jour éclaboussé par les fanges du précipice ! Peu-à-peu il cesse d’être éclairé par les chatoyans rayons d’un amour qui ne demeure pur, quand il est inavouable, qu’aussi longtemps qu’il s’ignore, le poète ayant bien reconnu (ju’il ne dit : J’aime ! que lorsque, ayant épuisé toutes les autres manières de le dire, il désire plus qu’il ne chérit. Les jours qui suivent ces premières ombres, venues, on ne sait comment, sur quelque anfractuosité du précipice terrible, sont remplis d’on ne sait quel ferment qu’on croit sentir bon ; mais, à peine goûté, il se change en une vase informe qui soulève le cœur et le corrompt à jamais, si elle n’est rejetée et maudite à l’instant. Ces amours-là, n’ont eu aussi que des commencemcns !

Mais comme de tels amours ne sont nés plus haut, sur les gradins fleuris, qu’en se mirant dans deux cœurs à la fois, il en est un d’ordinaire qui, en s’aventurant silice sol, si odoriférant et si glissant, se maintient moins longtemps sur la zone où il vit le jour, trébuche, descend, condescend, tombe, essaie vainement de se relever, roule de chûte en chûte, abandonne un haut idéal