tourne sur lui-même comme fou de joie et pris de vertige, pour la rejoindre peu après avec un empressement passionné ! Les figures les plus multiples viennent varier et accidenter cette course triomphale, qui nous rend mainte Atalante plus belle que ne les rêvait Ovide. Quelquefois deux paires partent en même temps, peu après les hommes changent de danseuse ; un troisième.survient en frappant des mains et enlève l’une d’elles à son partner, comme éperdûment et irrésistiblement épris de sa beauté, de son charme, de sa grâce incomparable. Quand c’est une des reines de la fête qui est ainsi réclamée, les plus brillans jeunes hommes se succèdent longtemps en briguant l’honneur de lui avoir donné la main.
Toutes les femmes en Pologne ont, par un don inné, la science magique de cette danse ; les moins heureusement douées savent y trouver des attraits improvisés. La timidité et la modestie y deviennent des avantages, aussi bien que la majesté de celles qui n’ignorent point qu’elles sont les plus enviées. N’en est-il pas ainsi parce que d’entre toutes, c’est la danse la plus chastement amoureuse ? Les personnes dansantes ne faisant pas abstraction du public, mais s’adressant à lui tout au contraire, il règne dans son sens même un mélange de tendresse intime et de vanité mutuelle aussi plein de décence que d’entraînement.
D’ailleurs, en Pologne toute femme ne peut-elle pas devenir adorable, sitôt qu’on sait l’adorer ? Les moins