Page:Liszt - Lohengrin et Tannhäuser, 1851.djvu/109

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bien que les belles applications qui en ont été faites par Meyerbeer et Berlioz principalement, il fait concourir à son but tous les moyens dûs au progrès des temps modernes, et tend à assurer, dans un système plus vaste que celui de Gluck, par un principe plus absolu que celui de Weber, la prédominance du sens poétique, auquel tous deux soumettaient le chant et l’orchestre. Tant qu’on n’a point vu et entendu les partitions de Wagner, qu’on n’a point étudié leur facture savante et leur effet scénique, il est peu aisé de se faire une juste idée du résultat qu’il a obtenu par la

    les paroles de l’air, ni finir l’air, où le sens ne finit pas, pour donner au chanteur la facilité de faire voir qu’il peut varier à son gré, et de plusieurs manières, un passage.

    « Enfin j’ai voulu proscrire tous ces abus contre lesquels, depuis longtemps se récriaient en vain le bon sens et le bon goùt. « J’ai imaginé que l’ouverture devait prévenir les spectateurs »sur le caractère de l’action qu’on allait mettre sous ses yeux, et leur indiquer le sujet ; que les instrumens ne devaient être mis en action qu’en proportion du degré d’intérêt et de passion, et qu’il fallait éviter surtout de laisser dans le dialogue une disparate trop tranchante entre l’air et le récitatif, afin de ne pas tronquer à contre-sens la période, et de ne pas interrompre mal à propos le mouvement et la chaleur de la scène. « J’ai cru encore que la plus grande partie de mon travail devait se réduire à chercher une belle simplicité, et j’ai évité de faire parade de difficultés aux dépens de la clarté ; je n’ai »attaché aucun prix à la découverte d’une nouveauté, à moins qu’elle ne fût naturellement donnée par la situation, et liée à l’expression ; enfin il n’y a aucune règle que je n’aie cru devoir sacrifier de bonne grâce en faveur de l’effet. »