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vant rempli des plus fines nuances du cœur et de la passion. Le plan en est original et hardi ; il s’y trouve de beaux vers : des vers qui accusent et révèlent comme des lueurs soudaines, les impulsions violentes ou sublimes. La musique en est tout-à-fait neuve et réclame un examen spécial ; aussi la représentation de cet ouvrage nécessite-t-elle un orchestre exercé, de bons chanteurs, d’excellens chœurs, et un assez grand déploiement de forces scéniques. Toutefois on a exagéré ces exigences, et c’est à tort qu’aucun autre théâtre ne s’est mis en devoir de le donner jusqu’à présent. Les difficultés qu’il présente seraient aisément abordables pour ceux du premier ordre, et le résultat obtenu par la tentative qui vient d’en être faite, le prouve suffisamment.

Il est une petite capitale, peu populeuse, peu animée, mais qui conserve avec piété les grandes traditions qu’y ont laissées les grands génies dont elle a été la résidence, et plusieurs générations de princes remarquables et distingués ; cette petite capitale, en qui il est facile de reconnaître Weimar, continuant son hospitalité aux belles et grandes choses, a été la première à inaugurer l’enthousiasme de l’Allemagne pour cette belle œuvre. On l’y a représentée pour la première fois le jour de la fête de S.A.I. et R. Mme la Grande-Duchesse, qu’on célèbre chaque année avec