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et voluptueux auquel se superpose immédiatement, un membre de phrase rhythmique qui lui sert de corollaire, se développe dans tout le reste de l’ouverture, et n’en disparaît qu’à la reprise finale du thème religieux. Le motif d’abord indiqué, ne se déploie en entier qu’après une trentaine de mesures, occupées par les figures que nous avons mentionnées déjà, en parlant du caractère donné par Wagner à la fascination des syrènes[1]. Ce motif est partagé au-dessous d’un trémolo de violon, entre les altos et les clarinettes, et se deverse, (après s’être complétement déroulé), dans une phrase de transition, dont le crescendo sert comme de conduit électrique, à une mélodie à franches arrêtes, taillée dans la dominante, (si-majeur)[2], et accusée fortissimo par tout l’orchestre. Elle dure plus de vingt mesures, et est couronnée par l’explosion de la phrase corollaire, graduée sur trois accords ascendants[3], dont la dissonnance bachique étourdit l’oreille et les sens. Les figures antérieures sont reprises ensuite pianissimo, jusqu’à l’apparition d’une mélopée en sol-majeur[4], confiée premièrement à la clarinette, continuée par un violon dans le registre des sons harmoniques les plus élevés, poursuivie par l’arabesque fantasque du motif

  1. Voir au Supplément Nr. 3.
  2. Voir au Supplément Nr. 4. Chantée par Tannhäuser lorsqu’il glorifie les charmes de Vénus.
  3. Voir au Supplément Nr. 5.
  4. Voir au Supplément Nr. 6. Attribuée plus tard à Vénus.