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inspirations de ce poëte. Comme il l’avait indiqué lui-même, la musique devait naturellement s’allier aux grandes émotions que cette poésie a pour but de réveiller en nous. Il n’était d’ailleurs possible de mettre en scène cette production, qu’en faisant développer par le chant et l’orchestre, les sentimens profonds et élevés dont l’auteur n’a voulu donner en paroles qu’une ébauche, qui par son mérite, il est vrai, pourrait être comparée à ces cartons que les grands peintres ont dessinés comme modèles de tapisseries ou de mosaïques, et que l’on conserve comme des œuvres précieuses. On fit donc précéder cette pièce d’une grande ouverture, et exécuter les chœurs que nous avons écrits pour cette occasion ; les dialogues furent déclamés par les artistes dramatiques du théâtre. La mise en scène et l’apparition des personnages en costumes antiques, dans une représentation dont la nature se rapprochait davantage de l’oratorio que du drame, par l’absence du mouvement nécessaire à ce dernier genre, produisirent un effet qui obtint l’assentiment du public, et il nous sembla à nous, voir une succession de peintures dont les figures ajoutaient l’expression du chant, à celles de leurs attitudes.

Le 25 au matin, quelques bataillons de garde nationale, toutes les corporations de la ville avec