Page:Liszt - Pages romantiques, 1912, éd. Chantavoine.djvu/301

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d’Europe, aujourd’hui nécessaire aux réputations d’exécutant. Jules Janin vous a conté avec autant d’esprit que de grâce un trait de générosité de S. A. auquel je suis assez heureux pour avoir servi d’occasion ou de prétexte ; j’aurais donc garde d’y revenir.

Florence se vante avec raison, ainsi que Milan, de plusieurs dilettanti quasi-artistes, que compte la société. De même qu’à Milan une famille privilégiée qui porte un nom illustre, présente une réunion de talents dont je ne sais pas d’autre exemple. Tous les Poniatowski, de même que tous les Belgiojoso, chantent et chantent bien. La conformité de leur goût musical et l’heureuse circonstance des liens de parenté qui rend les études en commun faciles, les met à même de monter chaque année plusieurs opéras dont l’exécution est très remarquable. Un joli petit théâtre, monté aussi par un amateur de musique M. Standish, réunit cinq ou six fois dans l’hiver, la société la plus élégante de Florence, et les nombreux étrangers que mille raisons diverses attirent et retiennent sur les bords de l’Arno. Des applaudissements en quelque sorte européens, viennent couronner les efforts de cette jeune et gracieuse troupe. Malgré le peu d’opportunité d’une critique quelconque en pareille circonstance, je ne saurais m’empêcher de regretter qu’une pensée plus large, plus compréhensive, ne préside aux choix des opéras représentés au théâtre Standish. L’hiver dernier, par exemple, on y a