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I

[1]Les dieux s’en vont, les rois s’en vont, mais Dieu reste et les peuples surgissent. Ne désespérons donc point de l’art.

D’après une loi adoptée par la Chambre des députés en 1834, la musique devra être enseignée prochainement dans les écoles. Nous nous félicitons de ce progrès, et nous l’acceptons comme gage d’un progrès plus vaste et dont l’influence sur les masses tiendra du prodige.

Nous voulons parler d’une régénération de la musique religieuse.

Quoique par ce mot on ne désigne ordinairement que la musique exécutée à l’église pendant les cérémonies du culte, je le prends ici dans sa plus large acception.

À l’époque où le culte exprimait et satisfaisait à la fois les croyances, les besoins et les sympathies des peuples, alors que les hommes et les femmes cherchaient et trouvaient à l’église un autel pour s’agenouiller, une chaire pour nourrir leurs esprits et un spectacle qui récréait et exaltait saintement

  1. Les lignes suivantes sont extraites d’un long article fait en 1834, dans le but de démontrer la nécessité d’ouvrir un concours pour la composition poétique et musicale des airs, cantiques, chants et hymnes nationaux, moraux, politiques et religieux qui devront être enseignés dans les écoles. Cet article, oublié depuis, pourra peut-être, en temps et lieux, se transformer en pétition. (Note de Liszt.)