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Page:Littérature Contemporaine - Volume 43, 1990.djvu/31

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Un sillon ! La mer s’est fermée…
Les malheureux.

Et sur la plage, tête nue,
La femme, infatigable, attend,
Aussi loin que s’étend sa vue
Regardant, tour à tour, la nue
Et son enfant !

La femme n’est plus qu’une veuve
Sans rien que sa maternité !
L’avenir n’est plus qu’une épreuve…
Ah ! pour elle que vous émeuve
La Charité !

Thomas Deman, avocat.


LA BÉATRICE DE DANTE

MONOGRAPHIE


On a dit, non sans vérité et profondeur, que pour l’artiste, pour le poète, l’inspiration : c’est la femme. On peut noter, en effet, comme un trait distinctif de l’âme poétique, cette faculté d’adoration, cette sorte de nostalgie de la pure beauté entrevue ou rêvée sous la forme de l’éternel féminin, qui est comme une intime et mystérieuse aspiration, un élan spontané vers les splendeurs de la perfection infinie. Adoration idéale, culte charmant, qui se confond dans ces âmes supérieures avec le culte sacré de la Muse !…

Le chantre de la Divine Comédie, Dante Alighieri, pas plus que le mélodieux poète de Vaucluse, pas plus que le chantre d’Armide et d’Herminie, ou que tant d’autres maîtres de la lyre, n’a fait exception à cette tendance naturelle à cette sorte de loi du génie poétique et artistique. Une belle et majestueuse figure de femme a brillé sur sa vie ; son âme énamourée a été remplie et dominée par cette pure