Désireux de se dégourdir les Jambes, Palentête s’arrête 23 ans en arrière, dans le même pays. Divers incestes sont consommés. Palentête a quelques raisons de croire qu’il est son propre père.
« Napoléon, Hannibal, les Pyramides ! Zut ! Passons au déluge ! » articule Palentête en s’appliquant sur la poitrine une machine à enregistrer les battements du cœur, afin de rester capable d’évaluer son âge. Palentête part à la découverte de la Genèse.
Incertain de rencontrer Dieu et impuissant à modifier un passé dont il est issu, Palentête s’applique à en créer de nouvelles versions, juste de quoi déconcerter ceux des hommes de son époque qui s’aventureraient à sa suite dans le passé et qui risquent de ne plus rien y rencontrer de conforme à l’histoire :
À la fin du règne d’Auguste, Palentête, après avoir parcouru six mois la province de Judée, découvre un enfant, Jésus de Nazareth, endormi sous un olivier ; il lui injecte du cyanure de potasse dans les veines.
Quelques années plus loin, il guette, pendant ses promenades, une fillette d’Égypte ; un jour qu’il l’aperçoit seule, il se jette sur elle et, avec sa pince à gaz, il lui mutile le nez. Cette fillette s’appelait Cléopâtre.
Faisant halte dans l’Amérique du sud, Palentête découvre à des hommes rouges l’usage de la vapeur et de l’électricité. On l’honore comme une divinité ; sur sa demande, on lui livre chaque mois 50 filles et 50 garçons.
Palentête enseigne dans les 5 continents le dogme du suicide obligatoire à 20 ans.
Palentête dépose entre les mains d’Homère la deuxième Aventure céleste de Monsieur Antipyrine de Tristan Tzara.
Palentête s’illustre par des prophéties sous différents noms : Ézéchiel, Jérémie, Isaïe.
Palentête n’est pas à l’abri des passions. Il s’éprend d’une courtisane hindoue. Supportant mal les excès du climat, Palentête saute par dessus les étés et consacre les saisons froides à la courtisane. Il se prend pour ses prémisses d’un tel goût qu’il ne couche plus avec elle une fois après l’autre, mais une fois avant l’autre, jusqu’à ce qu’elle en meure à l’âge de 7 ans.
Ses conserves alimentaires sont épuisées, Palentête est obligé de s’arrêter fréquemment. Il perd plusieurs mois à jouer la comédie de la divinité, pour se faire remettre des provisions. Une barbe blanche lui cache la poitrine. De vieillesse, Palentête meurt dans son œuf qui tourne encore.