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BUT BUV BYZ


je ferais un gros volume des miennes ; mais je me console en parcourant les butorderies de cet univers, volt. Lett. d’Argental. 15 oct. 1751.

— ÊTYM. Butor.

BUTTAGE (bu-ta-j’), s. m. Terme de jardinage. Action d’accumuler la terre au pied d’une plante. || 2" Terme d’agriculture. Action de mettre la terre en buttes. || Binage.

BUTTE (bu-t.) s. f. || 1° Petit tertre. Monter sur une butte. La butte de Montmartre. || 2° Massif de terre où l’on place le but pour tirer et viser. La butte du polygone pour le tir de l’artillerie. || Poudre de butte, s’est dit pour poudre servant aux exercices du tir. || 3° Fig. Ils n’ont du mouvement ni des yeux que pour vous. Seul la Lutte, l’objet et l’estime de tous, rotr. Bélis. t, i. Le pauvre Brutus eût été la butte de toutes les pointes de son temps, balz. liv. viiii, lett. 41. Qu’ils soient au lieu de moi, le reste de leurs ans, La butte du mépris dont ils m’ont fait la proie, racan. Psaume 34. Il me donne pour butte aux jugements divers, Régnier, Sat. xn. || Être en butte à, exposé à. Aux plus âpres tourments un chrétien est en butte, corn. Poly. I, 4. Auteur des maux de tous, il est à tous en butte, m. Pomp. i, I . À quels nouveaux malheurs m’expose-t-elle en butte ? id. Uéracl. iv, 4. J’étais en butte à tous les soins, sév. 449. Je suis en butte à tout le monde, id. 95. Et l’on t’y voit partout être en butte à ses traits, mol. F. sav. ni, 5. Votre fils sera mis en butte aux con- tradictions, boss. Comp. 2. Sur tout autre toujours votre art me persécute; Vous m’entreprenez seul, seul je vous suis en butte, rotr. Antig. v, 5. Et moi toujours en butte a de nouveaux dangers, rac. Ipli ig. il, I. Cet illustre affligé ne veut pas dans sa cbute Laissera tant de maux tant de peuples en butte, brebkuf. Pharsale, vu. Je suis bien las d’être en butte aux discours des hommes, volt. Lett. Dami- laville, 3u mai )7G5. ||4° Jeu des chevaliers de l’ar- quebuse. — hist. xiv c s. Et mettez vostre huant [chat- huant] sur une bute assez haute, et doit estre sur un baston fourcé, Modus, f° cxxvn. || xvi c s. Amour a faict de mon cœur une bute, marot, i, 329. 11 faut qu’une veue ayt butte pour la soustenir à rai- sonnable distance, mont, i, 21. Aux canonades de- puis qu’on leur est planté en butte.... m. i, 49. Combien ceste uostre alaigresse est en butte à la mort! id. i, 7G. Les rois sont trop esclairez et trop en butte [pour être heureux], id. i, 332. Accidents auxquels chascun de nous est en bute par une naturelle subjection, id. i, 406. Il n’est ani- mal au monde en butte de tant d’offenses que l’homme, id. il, (7t. Quand ils se desrobberont à l’humaine justice, ils demeurent tousjours en butte à la divine, id. n, 304. La chasse, la paulme, la bute, id. h, 358. Viser a leur plaire ? c’est une butte qui n’a ny forme ny prinse, id. m, t8. Les archers prennent leur visée grand espace au dessus de la bute, io. i, 15). Fabius eut le soing de sçavoir ce qui seferoit, non parle rapport d’aucuns messagers, ains par le veoir luy mesme à l’œil de dessus une butte qui es- toit au devant de son camp, amyot, Fab. 25. Qu’il se donnast bien garde d’aller exposer en butte son armée pesante et chargée de harnois à un si grand nombre de gens de cheval tous archers en pleine campagne, id. Anton. 52 desquelles pièces on buttera comme en butte dedans son camp, carl. v, 25. Il me dit, que de son vivant il ne se mettroit jamais en butte pour se faire becqueter des envieux ....je m’expose maintenant à la butte qu’il refusa pour lors, paré, Licorne, 10. Et s’il faut qu’à tous coups, comme insensé, je soye De ce petit amour et la butte et la proye? rons. 788. — ÉTYM. Autre forme de but. But et bulle ont été longtemps confondus; ils ne diffèrent . eu effet, comme mots, que parce que l’un est masculin el l’auire féminin. BUTTÉ, ÉE (bu-té, tée), part, passé. Plantes but- tées, plantes au pied desquelles on a accumulé de la terre. || Terres buttées, terres amassées en petites buttes, y Terme de chasse. Chien butté, chien qui a l’articulation de la jambe grosse. BUTTÉE (bu-tée)| s. f. Terme de maçonnerie. Massif de pierre construit sur chaci des deux ri- ves que joint un pont, pour résister à la pou ée des arches. || En général, tout massif de pierre des- tiné à recevoir une poussée. — ÉTYM. Butin: BUTTEE (bu-té), v. a. || 1° Terme de jardinage. Ameublir la terre en pyramide autour du pied d’une plante. Butter des artichauts. [Après avoir planté les grands arbres] il est bon de les trépigner et même de les butter, pour les assurer contre l’im- pétuosité du vent, LAQUltmNYE, Jardins. 1, 3, s. Il Terme d’agriculture. Butter des terres, faire de pe- tites buttes pour l’écoulement des eaux. || 2" En par lant du cheval, heurter avec les pieds, en mar- chant, les corps saillants qui se trouvent sur son chemin. Cheval sujet a butter. || En général, achop- per. Ce vieillard butta contre une pierre et tomba. Il On écrit aussi buter. — ÉTYM. Autre forme de bouter, pousser, heur- ter. | 1. BUTTOIR (bu-toir), s. m. Petite charrue sans avant-train, à deux versoirs, employée au buttage des plantes disposées en ligne. — ÉTYM. Butler. | 2. BUTTOIR (bu-toir), s. m. Saillie contre la- quelle s’appuie une partie mobile d’une machine. — ÉTYM. Butler. fBUTTURE (bu-tu-r’), s. f. Terme de chasse. Tu- meur qui survient à la jointure du pied d’un chien et qui le rend boiteux. || On écrit aussi buture. — ÉTYM. Butte. tBUTYRACÉ, ÊE (bu-ti-ra-sé, sée), adj. Terme didactique. Qui a la consistance du beurre. — ÉTYM. Le latin butyrum, beurre (voy. beurre.) f BUTYRATE (bu-ti-ra-t) , s. m. Terme de chi- mie. Nom des sels formés avec i’acide butyrique et une base. — ÉTYM. Butyrique. BUTYREUX, EDSE (bu-ti-reû, reû-z’), adj. Qui a la consistance ou l’apparence du beurre. — HIST. xvi" s. Le lait d’asnesse ou de chèvre y est propre, à cause que de sa substance séreuse les deterge, et les glutine pour sa substance forma- geuse, et nourrit pour sa substance butireuse, paré, XV, 59. — ÉTYM. Le latin butyrum, beurre (voy. beurre) ; provenç. buluros. f BUTYRINE (bu-ti-ri-n - ), s. /’.Terme de chimie. Corps gras extrait du beurre. f BUTYBIQUE (bu-ti-ri-k’), adj. Terme de chi- mie. Acide butyrique, acide extrait du beurre. — ÉTYM. Butyrum, beurre. f BUTYROMÉTRE (bu-ti-ro-mè-tr’), s. m. Ins- trument inventé pour déterminer la richesse du lait en beurre. — ÉTYM. Boijtupov, beurre, et ixÉTpov, mesure. BUVABLE (bu-va-bl’), adj. Qui’ peut être bu. Ce vin est buvable. — ÉTYM. Buvant: génev. bevable. t BUVANDE (bu-van-d’) , s. f. Un des noms pro- vinciaux de la piquette. — ÉTYM. Provenç. bevenda; anc. espagn. be- Menda; ital. bevenda; du latin bibenda, liquide qui doit être bu, de bibere (voy. boire). BUVANT, ANTE (bu-van, van-t’), adj. Qui boit. Et de chantres buvants les cabarets sont pleins, boil. Lutrin. 11. || Familièrement. Etre bien man- geant et bien buvant, être en bonne santé. Il avait raison; c’est folie De compter sur dix ans de vie; Soyons bien buvants, bien mangeants, Nous devons à la mort de trois l’un en dix ans, la font. Fab. vi, id. — HIST. XIII e s. Vin clair, sain et buvant [qui se boit bien], cortois d’artois, mss. de St-G. f" 83, dans lacurne. —ÉTYM. Butant est le participe présent de boire, formé de bibens, participe présent de bibere; bibens a donné les formes hennit, beuvant, buvant. f BUVARD (bu-var), s. m. Cahier relié, sorte d’al- bum fait de feuilles de papier brouillard, pour faire sécher l’écriture. — ÉTYM. Buvant.

BUVEAU (bu-vô), s. m. Voy. biveau. 

f BUVÉE (bu-vée), * f. Boisson d’eau et de fa- rine délayée pour les bestiaux. — ÉTYM. Buvant, qui a formé une sorte de parti- cipe passif, comme aimant, aimée. BUVETIER (bu-ve-tié; IV ne se lie jamais), s. m. Celui qui tient la buvette. Comme j’avais habitude chez les buvetiers, je fis couler dans les buvettes quantité de gens a moi, retz, m, 3112. Elle eût du buvetier emporté les serviettes Plutôt que de rentrer au logis les mains nettes, rac. Plaid. 1, 4. — ÉTYM. Buvette. BUVETTE (bu-vé-f), .9. f. || i" Cabinet situé au- près du palais, où les membres de la cour et les avocats déjeunaient el prenaient des rafraîchisse- ments. Dès que la réception lui faite et que le parle- ment alla à la buvette, je m’en allai, st-sim. iC3, 26. j| Aujourd’hui buffet de rafraîchissement dans les chambres législatives; et, dans les stations de che- mins de fer, endroit où l’on donne à boire, et qui est distinct du buffet en ce que le service du buffet est plus relevé et plus cher. || 2° Autrefois repas entre amis pour se réjouir. Les statuts des métiers défendaient aux jurés de faire des buvettes. || 3" ^a- milièrement, coups que l’on boit. Mais aussi quand j’avais une fois ma chère petite brioche et que, bien enfermé dans ma chambre, j’allais trouver ma bouteille au fond d’une armoire, quelles bonnes petites buvettes je faisais là tout seul enlisant quel- ques pages de roman! j. j. rouss. Conf. vi. — ÉTYM. Buvant. BUVEUR , EUSE (bu-veur, veû-z’) , s. m. et f. || i° Ce- lui, celle qui boit. Il Buveur d’eau, qui ne boit que de l’eau ou duvin fort trempé. || Par extension, ceux qui boivent des eaux minérales. Tous les buveurs sont contents de leur santé, sév. 359. || 2 Qui aime à boire du vin. Un bon buveur. Un grand buveur disait qu’il ne buvait que pour s’empêcher d’avoir soif, d’ablancourt, Apophth. dans richelet. Je ne ,r ois que buveurs étendus sur l’arène, Qui na- gent dans des flots de vin, j. b. rouss. Cantate de Bacchus. Un certain homme avait trois filles, Toutes trois de contraire humeur : Une buveuse, une co- quette, La troisième, avare parfaite, la font. Fab. 11, 20. Francs buveurs, que Bacchus attire Dan3 ces retraites qu’il chérit, a. gouffé, Chansons. Mais aux buveurs sous la tonnelle 11 dit : songez bien qu’ici-bas, Même quand la vendange est belle, Le pauvre ne vendange pas, bérang. Aveugle de Bagn. D’autres buveurs, francs militaires, Chantent l’a- mour à pleine voix, Ou gaîment rapprochent leurs verres Au souvenir de leurs exploits, id. ib. — HIST. xni c s. Li mieldre [meilleurs] buveor sont en Engleterre. Poésies fr. mss. dans lacurne. Il .XVI e s. Beuveurs très-illustres I rab. Pant. 1. Tous ces vers biberons ne veulx desavouer, Advortons que j’ay faits en ma jeune allégresse, Quoyque je n’eusse lors une ame beuveresse, j. le houx, Vau de Vire, H. A bon buveur telle bouteille, dans Le- roux de lincy, 1. 11, p. (91. — ÉTYM. Berry, beuveur ; bourguig. buvon; pro- venç. beveire, bevedor ; espagn. bevedor; ital. bevi- lore; du latin bibitor. Dansl’ancien français et dans leprovençal, au nominatif bevere beveire, de bibi- tor, avec changement d’accent, bibitor, au lieu de bibitor; au régime beveor, bevedor, de bibilôrem ; au nominatif pluriel beveor, bevedor, de bibitôres. Bibitorem a donné bereur, beuveur, buveur. Beu- veur était une orthographe usitée dans le xvn e siècle. BUVOTTER (bu-vo-té), v. n. Boire à petits coups et fréquemment En compagnie On m’a vu bu- votter par fois, scarron, dans le Diction, de 10- ciiez. H II se conjugue avec l’auxiliaire avoir. — REM. Pourquoi l’Académie met-elle ici deux t tandis qu’elle n’en met qu’un dans les autres verbes ainsi composés, ou réciproquement? — ÉTYM. Buvant.

BUXINE (bu-ksi -n’) , s. f. Terme de chimie. Al- 

caloïde extrait du buis. — ÉTYM. Buxus, buis. f BY (bi), s. vi. Terme d’eaux et forêts. Fossé qui traverse un étang et aboutit à sa bonde. — ÉTYM. Sans iloute une autre forme de bief. f BYRONTEN, IENNE (bi-roniin, niè-n’) , adj. Se dit du style ou de l’école du poète anglais Byron, qui se caractérisent surtout par une haute pin." et une sombre imagination. | BYSSACÉ, ÉE (bi-ssa-sé, sée). adj. Terme de botanique. Qui est relatif aux moisissures dites byssus. — ÉTYM. Byssus. BYSSE (bi-s’), s. m. Voy. byssus. BYSSUS (bi-ssus’), s. m. ]| 1" Nom donné par les anciens à la matière textile (sorte de lin jaunâtre) dont ils se servaient pour fabriquer les plus rit étoffes. Il 2" Tei me de botanique. Nom di ■ ci, gnons qui forment certaines moisissures (muet d Il 3° Terme de zoologie. Barbe des testai:, bivalvi s. — ÉTYM. BûffO-Oî. f BYZANTIN, INE (bi-zan-lin, ti-n’), adj. Histo- riens byzantins, historiens du bas-empire. || Art by- zantin, style byzantin, art, style du bas-empire, en l’ait d’architecture, d’ornements. || S. f. Byzan- tine, collect.ion»des historiens byzantins. || .S’, m. Le couleur rose. — ÉTYM. Byzance, ancien nom de Conslanti- nople.