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Page:Livre d'hommage des lettres françaises à Émile Zola, 1898.djvu/16

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nombre et la pensée se rejoignent pour l’établissement de justice dans la cité humaine. Nous marchons vers ce beau jour.

L’affaire qui émeut si fortement l’opinion n’est qu’un incident de la grande bataille contre la férocité des intérêts coalisés. Le peuple ne l’a pas compris tout d’abord. Mais la belle lettre d’Allemane à Zola prouve qu’au moins quelques-uns de ses chefs ont la claire perception des dangers qui nous pressent. Honneur à eux ! Qu’ils amènent tous ceux qui, haïssant la trahison, ne détestent pas moins l’iniquité sous toutes ses formes, et veulent qu’un homme, quel que soit son crime, puisse revendiquer les garanties de justice.

La cause du droit humain ne se peut diviser. Il faut être pour ou contre. Et, si le « syndicat » grandit, c’est qu’après tant d’épreuves la France est en évolution de solidarité.


J’admire sans réserve l’acte de Zola, jetant le cri superbe de sa conscience indignée au lendemain de l’acquittement d’un coupable succédant à la condamnation d’un innocent.

Ce n’est pas seulement la cause du capitaine Dreyfus que le maître a si courageusement prise en mains.

C’est celle du droit violé, de la justice outragée, de la vérité méprisée et foulée aux pieds.

Je suis (et je le regrette bien aujourd’hui) de ceux qui longtemps ont cru à la culpabilité de l’ancien officier de